C' est la Patagonie ! ;)
Puerto Chacabuco - Puero Aisen et un peu après… 51 km.
Nous remontons sur les vélos, emmitouflés dans nos capes de pluie vers 15h :Yves, de toutes façons, nous a prévu de la pluie pour toute la semaine, grâce à son Iphone. La route est plate jusqu’à Puerto Aisen : une bonne mise en jambes. Yves, fort de son entrainement sur le vélo d’appartement, fonce devant. Nous nous arrêtons prendre un thé et quelques biscuits dans la ville pour nous réchauffer et nous redonner du courage pour les 20 derniers km qui nous restent avant le camping. La reprise est dure dure car on a froid et on est déjà trempés. On rencontre un anglais, ressemblant comme 2 gouttes d’eau à Buba, pour ceux qui le connaissent, ça doit être son frère caché, qui nous dit qu’il pleut depuis déjà une semaine. Mais ce n’est rien à côté des cyclistes qu’il a rencontrés qui ont eu 1 mois de pluie. Les prévisions d’Yves seraient elles justes ? En tous cas, ce n’est pas très encourageant pour l’avenir !!! Nous restons confiants tout de même. Nous avons du mal à trouver un emplacement pour camper. Nous finissons par demander un coin de pâture car tout est clôturé !
Repas, à l’abri d’une bâche, nuit humide, réveil mouillé !
Jusqu’à Coyhaïque.
Nous repartons tout feu tout flamme sous un soleil timide qui fera plusieurs fois des apparitions dans la journée. Aujourd’hui, nous allons jusqu’à Coyhaïque, la plus grosse ville de cette région. Sur le bord de la route, il y a des fleurs de toutes les couleurs et en pagaille: des digitales fushias en forme de clochettes, des lupins mauves, roses et blancs et des genêts à l’odeur incroyable. On se trouve dans un endroit où il pleut 300 jours par an, ce n’est pas pour rien que la vallée qu’on traverse s’appelle la vallée verte ! Nous croisons de nombreuses cascades. C’est une route qui reste encore assez passante. Simon crève !
Au fait, j’ai hérité du sac de Simon qui fait 35 kg alors que mon sac fait normalement 10 kg de moins. Lui a le vélo qu’on a acheté, sans protège selle et avec moins de vitesses. C’est son argument… mais en attendant, mes cuisses chauffent plus que d’habitude !
Nous trouvons un chalet avec cheminée pour le soir ! Incroyable, juste ce dont on rêvait avec Virginie hier lorsque nous pédalions sous la pluie. Les gérants sont adorables, ils nous offrent une carte du coin et nous aiguillent sur les choses à faire dans la région. Nous apprécions la flambée plus que jamais car ici, il fait beaucoup plus froid qu’à Santiago. En quelques minutes, nous transformons ce joli petit chalet en un gros séchoir : déballage de tous nos sacs, duvets, matelas… Simon et Virginie préparent des lasagnes succulentes avec de la salade … ça faisait longtemps qu’on n’en avait pas mangé !
De Coyhaïque à Villa Cerro Castillo (2 jours).
La route est belle et en forme de toboggan avec des montées et des descentes à n’en plus finir. Après une cinquantaine de km il y a une montée bien raide et c’est Virginie qui la monte avec mon vélo et le sac de Simon ! Elle a la patate ! Après cela, pour Ben et Ale, il y a une descente. Dans le creux, c’est le petit hameau Hermosa (enfin, il y a 4 maisons et rien pour se ravitailler). Nous avons campé à côté de la rivière. Nous avons eu très froid (le matin, l’eau de la bassine était gelée) mais c’est peut-être que le ciel était dégagé.
Le matin, nous ne partons qu’à midi car le vélo d’Yves a crevé à cause d’une petite agrafe ! Finalement c’était un mal pour un bien car cela nous permet de nous rendre compte que le pneu arrière de Simon est à deux doigts de rendre l’âme. On voit l’intérieur vert du pneu et les côtés sont déchiquetés. Il faut absolument trouver une solution pour éviter l’explosion du pneu et surtout la fin du voyage en stop. Nous échangeons un pneu du vélo chilien de Virginie avec le pneu de Simon, heureusement, c’est la même taille de roue.
Nous dinons au restau d’un bon gros plat de viande et de « patatas fritas », dormons à l’hôtel et cela fait du bien de prendre une douche bien chaude. Nous pouvons aussi faire des provisions pour 3 jours + un jour de rab.
Jusqu’à Bahia Murta (2 jours).
Nous ne faisons que 25 km aujourd’hui car nous trouvons en bord de rivière un coin paradisiaque pour planter nos 2 tentes et pêcher. Bon après coup, ce n’était pas très prudent de dormir à 5 mètres de l’eau au cas où le niveau monte. Nous on s’était juste dit que c’était cool de pouvoir pêcher de la tente ! Nous voulons nous la jouer cool aujourd’hui et ne pas faire que du « vélo-dodo-vélo-dodo ». Le ciel se découvre et nous profitons du soleil de fin de journée pour tremper nos lignes. Il ne fait nuit qu’à 22h30 alors nous avons le temps de démêler les nœuds des lignes, perdre plusieurs plombs à cause des feuilles et des branches qui trainent dans l’eau mais aucune truite pour la marmite. Yves après avoir fait cramer la moitié de la forêt nous a préparé de la braise de compèt. Nous profitons du magnifique feu qu’il a minutieusement agencé en forme de cuisinière. Nous passons une superbe soirée de nouvel an et nous nous préparons un festin de roi. Au menu : guacamole, magret de canard fourré au foie gras (ramené par Y et V) et purée mélangée avec la graisse du canard, pommes dorées au miel. Et tout cela cuisiné sur la cuisinière du feu de bois ultra sophistiquée.
Le lendemain, je commence par inonder le sac de Simon. En effet, pour ne pas me casser la figure dans une flaque d’eau comme Yves et Virginie, j’ai voulu faire un détour mais le sac a fait de la plongée sous marine jusqu’à la moitié dans une flaque. Au final, Simon s’est trempé les pieds à ma place pour me sortir de la mouise et le duvet a pris l’eau ! Hum…. Simon le héros !
Sur le chemin, nous entendons soudain un gros BOUM ! C’est la chambre à air d’Yves qui a explosé ! Un trou irréparable. On se rend compte qu’on a perdu la multi-clef. On intervertit une autre fois les pneus d’Yves avec ceux de Virginie. Heureusement que les vélos que nous avons achetés ont les pneus de la même taille que ceux de Simon. Le vélo de Simon a perdu ses 2 pneus originaux. On ne peut pas remettre les freins car nous n’avons plus la clef.
Nous nous prenons une super drache sur des km. Nous sommes trempés comme des soupes et nous devons passer un col pour ne pas dormir dans un endroit trop froid. Enfin, nous atteignons le bord de la rivière. Nous hésitons entre la plaque de béton et l’herbe pour finalement opter pour la plaque de béton pour poser la tente : erreur ! Il y a une marre sous la tente qui trempe tous nos matelas au bout de deux heures. Simon l’acharné de la pêche, le grand « pescador » du chili retente sa chance dans la rivière en vain, malgré la pluie qui ne s’arrête pas. Nous pique-niquons tous les 4 dans une tente avant de nous glisser dans nos duvets pour une nuit humide. Le matin, c’est l’horreur de renfiler nos pantalons, chaussettes et chaussure trempés. Mais le soleil fait son apparition pour le re pliage des tentes.
Jusqu’à Puerto Tranquilo
Nous avons décidé de faire une pause dans ce village tranquille de 1000 habitants aux maisons colorées. Nous ne faisons aujourd’hui que 30 km. Nous trouvons un chalet magnifique avec vue sur le lac. C’est immense et très luxe. Nous avons même une terrasse. Simon et Virginie ont pêché 2 truites après avoir accroché plusieurs fois leurs lignes au fond et perdu quelques hameçons. Seulement, elles étaient trop petites et ils les ont relâchées. Simon s’est mantenant équipé de nouveaux plombs pour pêcher à la cuillère. Nous dégustons le crumble d’Yves avec de la glace vanille-framboise et lisons alors que dehors, il pleut toujours ! Le chalet est tellement clair qu’on s’en fiche !!! On n’est pas sous la tente et ça c’est bien agréable de voir la pluie tomber à côté d’une cheminée !
Notre jour de repos est magnifique, nous avons du soleil. Nous pouvons même déjeuner sur la terrasse. Ensuite, nous partons su le lac en barque afin de visiter les cavernes creusées dans le calcaire par les vagues. Aujourd’hui il y a peu de vent et sur le lac il y a des vagues comme sur la mer. On se croirait sous les tropiques mais il manque une vingtaine de degrés. On a envie de se baigner tellement l’eau est claire.
Ce midi, c’est repas sur la terrasse ! Et ce soir pizza et fondant au chocolat ! Miam !!! La classe !
On reprend des forces pour demain!